2005
Presque gentil

Que se passe-t-il quand une photo porno se transforme en garçon qui tape à la porte ?
Que ce dernier vient réparer la fuite d'eau provoquée à dessein par un écrivain en quête d'un amant ou d'une victime ? Jeune ouvrier égyptien, Mehdi se prête à la comédie sans être dupe. Et n'hésite pas à franchir les bornes d'une sexualité qui n'est pas la sienne, comme on s'avance en territoire ennemi. Face à lui, dans une sorte de duel ou de jeu amoureux, l'écrivain tient son journal, consignant ses propres réactions avec le ricanement de l'assassin qui se déteste dans un miroir. Que cherche-t-il au fond ? Et jusqu'où est-il prêt à s'enliser avec Mehdi dans un désir qui confine à la folie ?

Autour des deux lutteurs dans l'arène, des spectateurs finissent par intervenir : Luc, l'ex-iconographe traquant des mendiants pour les photographier dans des séances de sexe à distance, Magali le traducteur qui se frotte à des hommes dans les bars et rentre seul se noyer dans ses draps, Sam le vieil homme séduisant nourri du sang de la jeunesse. Presque gentil est un livre brutal, à la fois drôle et impudique. Loin des clichés habituels sur l'hétéro et l'homosexualité.

 

Quand la voix se donne à voir : La branlotel et sa scène

 

A prendre au second degré, Gilles Sebhan a composé une comédie de moeurs très actuelle. (Livres hebdo)



Roman terrible, drôle et poignant. (La Marseillaise)



L'auteur ferait de la provocation que ça ne nous surprendrait qu'à moitié. Le talent dont il fait preuve pour donner vie à son Mehdi laisse supposer qu'il a plus de finesse que cette trame ne voudrait le suggérer - ou alors c'est qu'il est franchement détestable. (Têtu)



Gilles Sebhan conte l'immense besoin de tendresse des laissés-pour-compte. Presque gentil est le journal précis d'une expérience amoureuse ratée. La radiographie d'une réalité sociale, l'analyse méticuleuse d'une ambiguïté. (Hugo Marsan, Le Monde)